Que dit la Bible au sujet du purgatoire ?

Une doctrine propre à la théologie catholique romaine

Il faut avant tout savoir que la doctrine du purgatoire est propre à la théologie catholique romaine. L’Encyclopédie catholique explique que l’« on appelle [purgatoire] un lieu ou un état de purification expiatoire pour les âmes justes sorties de ce monde avant d’avoir entièrement satisfait à la justice divine pour les péchés qu’elles ont commis ». En d’autres termes, si une personne ayant la foi meurt avant d’avoir pu être complètement purifiée, il lui faudra passer par le purgatoire afin d’être rendue parfaite aux yeux de Dieu et vivre pour l’éternité dans Son royaume, à Ses côtés.

Une question qui divise

Ce que les protestants et les Eglises d’Orient contestent, c’est l’idée que notre foi ne nous sauve pas complètement. N’est-il pas écrit que Dieu nous a fait revivre avec le Christ et qu’Il nous a pardonné toutes nos fautes (Colossiens 2:13) ? Paul ne déclare-t-il pas que le péché n’aura pas de pouvoir sur nous, puisque nous ne se sommes plus sous la loi du péché mais sous la grâce (Romains 6.14)

Ce en quoi tous croient

« C’est par la grâce, en effet, que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ; vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu. » (Ephésiens 2:8)
« Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous afin qu’en lui nous devenions justice de Dieu. » (2 Corinthiens 5:21)
« Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous […] afin que pour tous la bénédiction d’Abraham soit en Jésus-Christ et que, par la foi, nous recevions l’Esprit promis. » (Galates 3:13-14).

Le point de vue de l’église catholique romaine

La doctrine du purgatoire s’appuie sur certains passages de la Bible dans l’Ancien et le Nouveau Testament.

Dans l’Ancien Testament, le passage de référence se trouve dans un texte situé en dehors du canon hébraïque : 2 Maccabées 12:38-45. Dans ce passage, Judas Maccabée, un prêtre juif, organise une collecte afin de pouvoir offrir un sacrifice expiatoire pour les péchés des soldats juifs morts au combat qui portaient sur eux des objets consacrés aux idoles. Ce qui, pour les catholiques romains, signifie « qu’il peut se faire qu’à la mort les péchés ne soient pas entièrement expiés » (Encyclopédie catholique). Par conséquent, un endroit tel que le purgatoire est nécessaire pour accueillir les âmes de ces croyants ne pouvant cependant pas prendre leur place aux côtés de Dieu dans le royaume des cieux.

Dans le Nouveau Testament, c’est souvent un passage dans 1 Corinthiens 3:11-15 qui est cité. L’église catholique romaine interprète ces versets à la lumière du commentaire de saint Ambroise : « [Paul] montre que celui dont il parle sera sauvé, mais en souffrant cependant la peine du feu, afin qu’étant purifié par ce feu il soit sauvé non de la même manière que l’impie qui sera tourmenté dans un feu éternel » (citation tirée de l’Encyclopédie catholique). Ce passage, selon la façon dont on le comprend, peut suggérer l’idée d’une épreuve déterminante pour chacun, précédant l’entrée dans le royaume des cieux : l’épreuve du feu, certes douloureuse, serait essentiellement purificatrice.

Le point de vue opposé

Pour les protestants, le passage tiré du deuxième livre de Maccabées ne saurait constituer une « preuve » de l’existence du purgatoire puisque ni les Juifs, ni les protestants, ne reconnaissent ce livre comme faisant partie du canon de la Bible. Du reste, il n’est jamais explicitement fait mention d’un purgatoire.

Quant aux versets dans 1 Corinthiens 3, les catholiques romains eux-mêmes reconnaissent « que ce passage de saint Paul est difficile à comprendre » (Encyclopédie catholique). Pour beaucoup de chrétiens, il ne fait pas référence à un feu « purgatoire » : le feu révélerait plutôt la qualité du travail accompli sur terre et ne devrait en aucun cas être considéré comme un moyen d’améliorer le caractère de celui qui a fait ce travail (Nouveau commentaire biblique). En outre, rappelons que c’est l’œuvre de la personne qui est évaluée et non pas la personne elle-même. Paul écrit en effet que même si l’œuvre de la personne n’est pas bonne et brûlée par le feu, la personne, elle, sera sauvée (1 Corinthiens 3.15).

Il est vrai que « la difficulté […] de cette croyance, c’est qu’elle tend à édulcorer l’efficacité de l’œuvre du Christ pour notre salut. Elle correspond à une logique de collaboration de l’homme à son salut, y compris après sa mort » (Pour une foi réfléchie).

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